KEPLER-452B

Détectée grâce au télescope spatial Kepler de la NASA, cette exoplanète située à 1400 années-lumière de nous est 1,6 fois plus grande que la Terre et orbite au sein de la zone habitable de son étoile semblable au Soleil.

Les exoplanètes sont des mondes qui tournent autour d’autres étoiles que la nôtre, le Soleil. En deux décennies de quête de ces autres planètes, les progrès technologiques ont permis de découvrir des mondes qui se rapprochent de plus en plus du nôtre. Au début, les astronomes trouvaient surtout des planètes géantes très proches de leur étoile puisque la perturbation qui découlait d’une telle proximité facilitait la détection. Car on ne photographie pas directement ces exoplanètes (à une poignée d’exceptions près) : on mesure le fait qu’elles font très légèrement osciller leur soleil en tournant autour ou qu’elles le cachent en partie en passant devant par rapport à nous, entraînant une baisse de la luminosité.
C’est cette deuxième méthode qui est employée par le télescope spatial Kepler de la NASA. Les astronomes doivent alors fouiller au sein d’un monceau de données qui concernent les variations de luminosité d’environ 100 000 étoiles que Kepler a scrutées sans relâche de 2009 à 2013. À ce jour, 1030 exoplanètes ont été trouvées et confirmées par les équipes utilisant les données de Kepler.


Et l’une des dernières trouvailles, Kepler-452b, est ce que l’on connaît de plus proche de la Terre. Située à 1400 années-lumière de nous, cette exoplanète tourne en 385 jours autour de son étoile qui est de même type que notre Soleil (10 % plus gros). Kepler-452b exhibe un diamètre 1,6 fois plus grand que celui de notre planète bleue et, surtout, orbite dans la «zone habitable» de son étoile. Il s’agit de la distance (théorique) qui autorise la présence de l’eau liquide à la surface du monde si celui-ci dispose d’une atmosphère adéquate. Il faut comprendre que «zone habitable» est uniquement un potentiel et non la certitude que la vie se soit développée sur Kepler-452b ou les autres exoplanètes situées dans une telle zone.


Kepler-452b est un peu plus vieille que la Terre puisque son système stellaire existe depuis 6 milliards d’années (4,5 milliards d’années pour le nôtre). Mais c’est à ce jour, l’exoplanète la plus proche de notre planète dans le cumul de ses caractéristiques, ce qui lui vaut le titre de «grande cousine de la Terre» par la NASA.
Pour le moment, nous sommes limités par la sensibilité des instruments et on ne peut pas analyser l’atmosphère de cette exoplanète ni confirmer sa nature rocheuse. Elle pourrait ainsi être gazeuse, mais étant donné sa taille, les astronomes penchent pour un objet de type tellurique (donc à l’image de Vénus, Mars, Mercure ou la Terre). La masse n’a pas non plus été déterminée, mais des mesures d’un autre type pourraient aider à l’avenir. Doté de la taille déjà connue et de la masse, les scientifiques calculeraient alors sa densité, indiquant si oui ou non Kepler-452b est rocheuse ou non.
Bien évidemment, à 1400 années-lumière de distance, la «grande cousine» est hors de portée des sondes spatiales. Songez que New Horizons qui a survolé récemment Pluton après presque 10 ans de voyage était à 4 heures et 25 minutes lumière de nous, soit 2,7 millions de fois plus près…